Ceci n’est pas une histoire vraie!

Salut tous

Voilà, ça fait quelques jours que ce truc me retourne la blogoshphère tellement je trouve le concept et le contenu excellents, donc aujourd’hui, petit partage:

NoeNaute.fr

En fait, l’auteur (Pouhiou) s’est lancé comme défi d’écrire un roman-feuilleton « en léger différé », c’est à dire quasiment en direct, et sous forme de blog. Le rythme de publication est de 4 épisodes par semaine (64 épisodes par livre, 8 livres sont prévus au total), plus un billet bonus (hors-histoire… quoi que…) le vendredi. Niveau écriture, s’il ne comptait pas prendre plus de 2 semaines d’avance sur les lecteurs, il avoue maintenant écrire 90% des épisodes le jour de leur parution. Concrètement, il part avec une simple trame (relativement élaborée quand même, il explique d’ailleurs ses méthodes de travail dans divers bonus), et il construit le truc (situations, dialogues, contexte…) et le publie au fur et à mesure. Le premier livre, intitulé « Smartarded », est quasiment terminé (épisode 58/64) à l’écriture de ce billet.

Sur le fond, c’est un thriller fantastique à la première personne, complètement barré et pas mal écrit. L’auteur joue à fond avec les lecteurs, les personnages et lui-même, et c’est avec plaisir qu’on se laisse inceptionner par les idées développées dans de ce road-movie-matrixien. Le récit est parfois emprunts de faits d’actualités pour ancrer le contexte et le doute (#fiction-realite #PBLV #privatejokeamafemme), et fait souvent référence à des films/séries/jeux/livres cultes (Pouhiou s’en justifie en disant: « J’écris pas, je digère!« ). Du bonheur pour trentenaire un poil geek, comme moi.

Le personnage principal est une sorte de mentaliste poursuivit par d’autres (mais je n’en dirais pas plus), l’intrigue se met en place (très) vite, le rythme est (très, très, très) soutenu, et c’est (dès le début) plein de rebondissements. Ça sonne Bernard Werber avec les dialogues de Kaamelot, ou Stephen King dans le Groland… (ou encore, tel qu’il l’auto-promeut: « C’est Despentes et Audiard qui auraient fait un bébé livre sur le web« ).

Autre petite originalité d’écriture inspirée du format et du média de diffusion, c’est l’utilisation (à outrance) de hashtags dans le texte (entre autres #privatejokes un peu trop #geeks pour ma mère parfois). Au début, ça pique un peu les yeux, mais on s’habitue et on comprend vite à quel point ils sont importants dans la narration (et dans l’atmosphère générale). Pouhiou réussit à exprimer toute une situation, l’état d’un personnage ou démêler une intrigue, à l’aide d’un ou deux croisillons.

Outre la « prouesse littéraire » (rythme de parution, improvisation), c’est un autre aspect qui (pour moi) sublime le projet. Vous savez sûrement que je suis très intéressé à ce qui concerne les licences de diffusion permissives (libres) des œuvres/médias/logiciels, là j’ai grave kiffé!

Pouhiou a dors et déjà (avant même que l’œuvre ne soit achevée) mis le contenu du « bouquin » sous Licence CC0-PD, c’est à dire qu’il l’élève[1] dans le « Domaine public » par anticipation, et renonce dès maintenant à tous ses droits d’auteur. Aussi, s’il invitait dès le début de l’aventure le lecteur à s’emparer de l’œuvre, il est désormais possible et parfaitement légal/éthique de librement l’exploiter, la distribuer et surtout… la dériver.

Et là… on est quand même un cran au dessus dans l’échelle de la classe, quand on compare à ce qui peut se faire (de très bien ou de très puant) sur le principe du crowdfunding.

Je le cite:

Ce blog est une expérience. Je vous lance un livre : qu’allez vous en faire ? A l’heure où on essaie de défendre tant bien que mal un modèle d’édition complètement dépassé, J’ai voulu tenter de revenir vers le conteur qui venait tisser les mots de son épopée au coin du feu. Ou sur la place publique. Mais d’y revenir en version numérique, parce que j’aime autant l’epub que le papier !!
Aux jours où l’on prend les artistes en otage ; pour mieux traiter de « pirates » des humains simplement curieux de culture (et ainsi les chasser et les punir)… J’ai décidé de faire « à la main », en DIY, un vrai partage.
Vous êtes les éditrices. Vous êtes les directeurs marketing. Vous êtes les attachés de presse et les libraires. Vous êtes ce que vous pourrez imaginer.
Ce livre vous appartient. Vous voulez que d’autres gens le lisent ? A vous de le promouvoir…

‘fin quand même… pour finir cet article: c’est chelou de chroniquer un bouquin avant qu’il ne soit fini d’écrire #twilightzone #laveriteestailleurs

Mais bon, c’est ma manière de participer à la promo, pour (j’espère) booster les visites, et donner envie à Pouhiou d’aller au bout car j’aime son style, je me suis pris au jeu et à l’histoire, et j’attends avec impatiente la suite des aventures d’Enguerrand (à 17h28 tous les deux jours…)

Voilà, espérant créer la curiosité…

Ha, et une dernière chose, à la fin de chaque chapitre, Pouhiou compile les épisodes en fichiers téléchargeables (epub, pdf, odt) donc n’hésitez pas à rattraper votre retard et diffuser partout autour de vous.

Et n’oubliez pas: « Ceci n’est pas une histoire vraie »

Bisous, bécots 😉

[1] Ouais, j’aime pas cette expression « Tomber dans le domaine public »… Selon moi (mais l’expression n’est pas de moi), une œuvre à plutôt tendance à s’élever quand elle devient (enfin) accessible à tous, sans restriction, aucune…

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